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Texte et photos de Valerie Goulm . Juin 2017
Méandre de méandres.
Affaire de points, de traits et de boucles bouclées. Multiplicité des cercles et des cycles.
Traits. Lignes. Traces.
Traces de vestiges, contemplation offerte des restes, des reliefs.
Chercheuse de traces (reliefs, reliquats, mémoires) traqueuse de ce qui a passé, est passé là. Bête ou temps. Chemins. Ramifications. Labyrinthes de chemins.
Reformuleuse de formules pour elle encore visibles et vibrantes, parcours de fourmis ou d’étoiles.
Collecteuse de signes inscrits là depuis des lustres. Transcrire l’inscrit indéchiffrable, le transcrire grain par grain.
Minutie de la transcription, du geste dans sa répétition. Décoder, recoder.
Minutie de son regard sur le monde, guetteuse d’invisible.
Puissant état des lieux, cartographie du minuscule, lichen dans la patience s’implantant à la pierre, géographies cosmiques ramenées à l’échelle de son œil, de sa main.
Fixées dans le sable, dans le pigment, des empreintes, que le premier souffle balaierait, mais qu’elle tient retenues. Ecriture en suspens.
Son affaire est de traques. Chasseuse cueilleuse de signes aux aguets : ces méandres éphémères de sable quand l’eau se retire. Les sentes ancestrales des bêtes dans les herbes, proies les premières, chasseurs à suivre. Chemins de signes immémoriaux, savoirs, connections engrammées dans les boucles, minutieux dédales. Codes enluminés.
Agglutinés de sables, ces chemins, fixés par elle en couleurs profondes. Lumineux reliefs saisis dans les pigments.
Sables et pigments repris à la terre, prélevés aux récits multiples et incessants de la terre, et puis recomposés, réunifiés, fixés par la répétition du geste dans le cadre.
Du tout petit au très grand, dans le basculement vertigineux des échelles, sable filé entre ses doigts, saturé de pigments, topographie vibrante de signes.
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